Les approches pédagogiques
Les enseignants peuvent demander conseil auprès du personnel spécialisé du Centre de services adaptés ou consulter les ressources pertinentes citées dans le guide, s’ils souhaitent en apprendre davantage sur les meilleures pratiques pédagogiques favorisant la réussite aux études supérieures (Bryston, 2003) de tous les profils d’étudiants qu’ils soient ou non en situation de handicap.
Ces approches pédagogiques relèvent de ce qu’il est convenue d’appeler la pédagogie de l’inclusion. La pédagogie de l’inclusion est inspirée de la conception universelle de l’apprentissage (CUA). Les modalités ou pratiques pédagogiques auxquelles ce document fait référence reposent sur cette conception de l’apprentissage, issue des États-Unis sous l’appellation Universal Instructional Design (UID). Le concept d’accessibilité universelle repose sur le principe que, si une approche pédagogique fonctionne bien pour les étudiants en situation de handicap, elle favorise aussi la réussite de l’ensemble des étudiants.
Pour de plus amples informations sur la conception universelle de l’apprentissage (CUA), consulter :
- La conception universelle de l’apprentissage (Universal Design) et sa mise en oeuvre, par le CAPRES.
- La conception universelle de l’apprentissage, par le CRISPESH.
- La variabilité des apprenants, par le CRISPESH.
- UDL-Universe: A Comprehensive Universal Design For Learning Faculty Development Guide
Pour de plus amples informations sur d’autres approches, consulter :
- Réponse à l’intervention
http://taalecole.ca/litteratie/la-demarche-par-etapes-pour-lenseignement-aux-eleves-ayant-des-troubles-dapprentissage/
http://www.sebf.ca/fileadmin/user_upload/syndicats/z24/Dossiers/EHDAA/Formulaires/RAI.pdf
- Universel design for instructions
http://udi.uconn.edu/index.php?q=node/12
http://www.washington.edu/doit/equal-access-universal-design-instruction
- Différenciation pédagogique
http://differenciation.csphares.qc.ca/?page_id=93
http://taalecole.ca/evaluations/la-differenciation-pedagogique
- Classe inversée
http://www.cndp.fr/agence-usages-tice/que-dit-la-recherche/la-classe-inversee-que-peut-elle-apporter-aux-enseignants-79.htm
http://pedagogie.uquebec.ca/portail/system/files/documents/membres/letableau-v3-n1_2014b_0.pdf
http://www.classeinversee.com/etapes-pour-bien-demarrer/
La conception universelle de l’apprentissage repose sur neuf principes directeurs. Pour chaque principe, vous trouverez une définition et des exemples d’approches tenant compte de la diversité des étudiants qui composent nos classes (Nguyen, Fichten, Barile et Lévesque, 2006).
L’utilisation équitable, c’est-à-dire que la création du cours favorise l’inclusion de tous les étudiants; des moyens sont disponibles et accessibles pour tous.
Exemples :
- Recourir à divers modes de présentation du matériel pédagogique (ex : par écrit et verbalement) peut aider à diminuer les barrières de langage (exposés magistraux, enseignement par les pairs, etc.)
- Avant ou après chaque cours, offrir les notes de cours en ligne.
La flexibilité d’utilisation, c’est-à-dire que la création du cours est conçue de façon à s’adapter à plusieurs types d’habiletés et à tenir compte des différences personnelles des étudiants.
Exemple :
- Offrir aux étudiants plusieurs choix ou alternatives dans la façon de compléter la charge de travail d’un cours (les formats d’évaluation) : travail écrit, présentation orale, portfolio, examen à choix multiples ou à développement, etc.
L’utilisation simple et intuitive, c’est-à-dire que les consignes sont faciles à comprendre ou à utiliser par tous les étudiants.
Exemples :
- Éliminer tout ce qui est inutilement complexe;
- Fournir des représentations visuelles, comme des diagrammes ou figures (peut aider à diminuer les barrières de langage et le niveau de difficulté des cours), pour appuyer l’enseignement;
- Choisir des manuels scolaires comportant un sommaire et des mots-clés pour chaque chapitre.
Le recours à des consignes et des informations claires, c’est-à-dire que les informations essentielles sont communiquées efficacement, de manière à être compréhensibles pour tous les étudiants, indépendamment des habiletés sensorielles de l’étudiant.
Exemples :
- Utiliser PowerPoint ou le projecteur (utiliser une police de caractère de grande taille et un bon contraste de couleurs);
- Rendre disponible sur papier et/ou en ligne le contenu de la présentation (dans des formats « adaptables » comme Word/Excel) avant ou après chaque cours.
- Amorcer chaque cours en résumant la matière présentée antérieurement ou les thèmes qui y ont été abordés.
- Résumer les points importants à la fin du cours en utilisant un support visuel (tableau, rétroprojecteur, PowerPoint).
- Encourager les étudiants à former des groupes d’étude et à partager leurs notes de cours.
La tolérance à l’erreur, c’est l’anticipation des variations possibles dues aux rythmes d’apprentissage et les habiletés des étudiants; la conceptualisation prévoit les actions accidentelles.
Exemples :
- Clarifier les directives de travail, verbalement et par écrit, en rappelant les dates butoir.
- Fournir des consignes pour guider la préparation aux tests et aux examens et, si possible, proposer des examens de pratique;
- Concevoir des examens disponibles sur ordinateur : avoir des tests de pratique en ligne;
- S’assurer que les examens en ligne permettent à l’étudiant qui enfonce accidentellement une touche de retourner en arrière pour corriger son erreur.
- Varier le format des tests et des examens : offrir la possibilité de faire un travail long plutôt qu’un examen à choix multiples ou l’inverse, un examen oral plutôt qu’écrit.
La réduction des contraintes physiques, c’est-à-dire que la création du cours minimise le recours aux efforts physiques tout en maximisant l’objectif.
Exemples :
- Autoriser les étudiants qui ont des troubles de motricité fine à utiliser un ordinateur en classe;
- Autoriser les étudiants à effectuer leurs projets près du cégep ou de la maison;
- Préférer, dans la mesure du possible, plusieurs examens courts (mini-tests) à un seul examen de longue durée.
Une approche et une utilisation aisée de l’espace, c’est-à-dire que l’espace est organisé de telle sorte que tout étudiant, peu importe sa taille, sa posture et sa mobilité, ait un espace dégagé.
Exemple :
- Les salles de cours devraient être considérées par rapport au nombre d’élèves pour éviter le plagiat; réserver les places à l’avant pour ceux ayant des problèmes de mobilité, vision et surdité.
Une communauté d’apprentissage, c’est-à-dire que l’environnement favorise les interactions et la communication entre les étudiants et entre les étudiants et les enseignants.
Exemple :
- Assigner les étudiants dans les groupes/travaux d’équipe afin de favoriser les échanges et l’inclusion.
Un climat propice à l’apprentissage, c’est-à-dire que l’environnement est favorable à l’apprentissage et à l’inclusion de tous les étudiants.
Exemple :
- Mentionner ses disponibilités pour tous les étudiants et indiquer son ouverture à toute discussion sur des besoins particuliers.